L’enseignement de l’occitan est une des spécificités du collège Émile-Paul Vayssié d’Aurignac. Environ la moitié des collégiens y étudient la langue de notre région en option facultative et participent à plusieurs projets culturels. En cette fin de trimestre, les élèves de troisième et de quatrième ont assisté, en compagnie des élèves du collège de Montréjeau, à une représentation de la pièce La pastorala dels volurs, le vendredi 6 décembre dernier, à la salle des fêtes de Saint-Martory, en partenariat avec la mission langue occitane du conseil départemental de la Haute-Garonne. Écrite par Max Rouquette et interprétée par la troupe La Rampe TIO, cette pièce met en scène un couple de riches paysans qui, le soir de Noël, reçoivent la visite de deux vagabonds se faisant passer pour des saints du paradis en visite sur terre. Il s’agit en fait d’une anti-pastorale qui illustre la trahison et la cupidité humaine. 

Les élèves de troisième ont aussi eu la chance de pouvoir présenter en première partie une pièce composée de quatre tableaux intitulée Mon inversat. Il s’agit d’une adaptation d’un texte de Jean-Claude Forêt qui avait été en partie repris par La Rampe TIO dans une création antérieure. La pièce décrit une société où tout le monde parle l’occitan et où l’occitan est la langue de la République, tandis que le français doit se contenter du statut de langue régionale. L’action se passe à Paris – dans ce monde inversé, la capitale est à présent Toulouse – où seuls quelques militants s’obstinent à parler français et à demander pour lui davantage de reconnaissance et de visibilité. La pièce commence par une manifestation "pour la langue française", elle se poursuit à Montmartre où deux touristes toulousains cherchent la basilique d’eth Còr Sacrat, puis à la gare de Lyon et enfin, à Sent Danís, le soir de la finale de la Coupe du Monde de football. 

On insistera sur le sérieux, sur la motivation et sur la qualité de la prononciation de ces jeunes Occitans qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Leur professeur était d’ailleurs très fier de leur implication et il n’a pas manqué de les féliciter à l’issue du spectacle. D’ici la fin de l’année scolaire, ils devraient avoir l’occasion de jouer à nouveau leur pièce.